Dans une tribune libre publiée dans CLER infos*, Catherine Peyge, présidente du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication (SIPPEREC) déplore le « manque d’ambition » du projet «Automatic meter management» (AMM), plus connu sous le nom de projet de compteurs «intelligents».
Lancé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), ce projet vise au remplacement des 35 millions de compteurs électriques répartis sur le territoire national. Deux expérimentations sont prévues en 2010, avec le déploiementr de 300.000 exemplaires de ces nouveaux compteurs à Lyon et en Indre-et-Loire.
Participant depuis plus d’un an aux groupes de travail organisés par la CRE à ce sujet, le SIPPEREC s’est également exprimé lors de la récente consultation publique de la Commission.
« Dans ce cadre, le SIPPEREC a souligné le manque d’ambition de ce projet qui :
– répond principalement aux besoins du gestionnaire de réseau de distribution en lui permettant d’automatiser à distance la relève des compteurs et le changement de puissance ;
– se limite à l’électricité en excluant le comptage des autres fluides ;
– oblige à la mise en place d’un deuxième compteur pour la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ;
– ne permet pas à l’usager de connaître assez finement sa consommation sans souscrire à une prestation supplémentaire auprès de son fournisseur.
Le syndicat s’interroge aussi sur l’impact social et financier pour l’usager d’un tel déploiement massif sur une période aussi courte (35 millions de compteurs devant être changés en 5 ans) ».
Le SIPPEREC observe que le mode de financement du projet (évalué par ERDF entre 4 à 5 milliards d’euros) n’est pas évoqué et « intervient dans un contexte où ERDF découvre les résultats de son sous-investissement sur les réseaux de distribution durant plusieurs années et demande une augmentation conséquente du Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) de 15% en trois ans ».
Le syndicat souligne les conséquences, sur son territoire, de la forte baisse des investissements sur le réseau de distribution (moins 21% entre 2002 et 2007 en euros constants): « dégradation de la qualité de la distribution de l’électricité et du service rendu ».
D’où sa demande aux différentes parties « d’étudier exhaustivement : le mode de financement, la réponse à la problématique du développement durable, l’impact sur le coût d’acheminement de l’électricité (46% hors TVA et taxes du prix total payé par le consommateur) et l’impact social du projet AMM ».
——–
CLER infos est la lettre d’information du Comité de liaison des énergies renouvelables.