Dans un communiqué laconique, « EDF confirme le calendrier annoncé de la mise en service du nouveau réacteur nucléaire EPR à Flamanville ». Depuis quelques jours, les articles se succèdent, faisant état d’un retard de quelque 12 mois sur le calendrier initial. Mais c’est aussi par la voix d’Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, que ce décalage a été confirmé: Flamanville sera mis en service en 2013, a -t-elle indiqué au micro de France-Inter. Concernant un retard dans le calendrier initial, elle a renvoyé la balle à EDF, observe Enerpresse. «C’est à EDF de s’exprimer sur le sujet. Nous, nous sommes, en ce qui concerne Flamanville, parfaitement à l’heure dans nos livraisons».

D’où la mise au point d’EDF :
« EDF et Bouygues ont en effet pris toutes les dispositions nécessaires pour gérer les aléas de génie civil inhérents à l’ampleur de ce projet. Dans ce cadre, il est prévu en particulier de renforcer les équipes du chantier qui vont évoluer de 1.200 à 1.500 personnes d’ici la fin de l’année. Compte tenu des difficultés techniques rencontrées lors du creusement du puit à terre de l’ouvrage de rejet, EDF a en outre décidé, la semaine dernière, de recourir à une nouvelle technique de creusement par tunnelier afin de réaliser cette opération dans un délai compatible avec le planning initial. Enfin, EDF rappelle avoir engagé des actions en interne et auprès de ses prestataires pour renforcer la qualité de la surveillance et du contrôle de l’ensemble du chantier ».

Pourquoi de tels retards? Pour Benjamin Dessus, président de l’association Global Chance, interrogé par Challenges, il s’agit essentiellement d’une « perte de compétences. Les groupes français n’ont pas construit de centrales depuis avant l’an 2000. Il faut se remettre à la page. L’ingénierie n’est plus ce qu’elle était, du fait, notamment, de départs à la retraite ». Si les retards venaient à être confirmé, le contribuable viendrait protéger l’usager: « Si on se base sur le cas de la Finlande, c’est le contribuable qui devra sûrement payer. Areva avait passé un contrat ferme avec les Finlandais de 3 milliards d’euros. Avec les retards, la facture a grimpé à 4,5 milliards d’euros (…). En France, le montant initial du contrat s’élevait à 3 milliards d’euros. Là encore on peut craindre des surcoûts, et qui ne seront peut-être pas intégralement pris en compte par Areva ou EDF, et qui impliqueront le citoyen français d’une façon ou d’une autre. La rentabilité du nucléaire risque ainsi d’être bien écornée ».

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