Direct-Energie cesse d’être un pure player. Après une entrée discrète dans la distribution d’électricité, c’est en faisant à peine moins de bruit que la filiale du groupe Louis Dreyfus a présenté son projet de centrale au gaz naturel devant le conseil municipal de Verberie, dans l’Oise, lundi 22 septembre. Récit, par les pages locales du Parisien.
Emploi: « Le chantier devrait durer trois ans et employer de 400 à 800 ouvriers dont des entreprises locales. Une fois mise en service, une quarantaine de salariés devraient se relayer en 3 x 8 sur la centrale. Il y aurait alors une vingtaine d’emplois directs à pourvoir. », indique le quotidien.
Question à 10 euros: « y aura-t-il des réductions pour les habitants ? Non, Direct Energie se prévaut d’être 10 % moins cher que EDF, mais les habitants n’auront pas de réduction supplémentaire sur leur facture. L’électricité part dans un «pot commun» qui inonde la France entière et ne peut être déviée directement dans les maisons ou appartements ».
Suivent d’autres questions sur l’intégration paysagère, les émissions de CO2 ou la taxe professionnelle (estimée à 2 millions d’euros par an mais « seulement à partir de 2014 »).

Le coût de construction est estimé à 550 millions d’euros. Selon Xavier Caitucoli, PDG de Direct Energie, la centrale « produira 800 mégawatts par an ». La protection de l’environnement est largement mise en avant pour rassurer les populations: la centrale « ne tournera qu’en journée et le rejet de CO2 sera très faible », poursuit-il. Ce qui n’a pas empêché la création d’une association locale, opposée au projet. Son nom: Pas de centrale en Basse Automne. C’est un « petit collectif d’habitants de Saint-Vaast-de-Longmont », rapporte Le Parisien, présidé par David Long: « Nous avons tous été pris au dépourvu quand le Parisien a divulgué la nouvelle. Le pire, c’est que tout se fait en secret. Pourquoi les élus nous ont-ils caché ce projet de Direct Energie ? » se demande-t-il. Et la secrétaire de l’association de poursuivre: « D’autant que le projet est déjà très avancé (…). Des fouilles archéologiques préventives sont en cours pour sonder le sol, et la modification du PLU (plan local d’urbanisme) est lancée. Les habitants de Verberie ont jusqu’au 26 septembre pour donner leur avis et la moitié n’est pas au courant! ».
Calendrier: une enquête publique est en cours pour modifier le plan d’occupation des sols et transformer les terres agricoles en terres industrielles. Suivra une consultation des habitants, avec une réunion d’information programmée en novembre. Et, pendant ce temps, l’association distribuera des tracts dans les six communes de la Basse Automne…