Constellation, no? Eurostar, yes? Le marché apprécie l’annonce par EDF du rachat de British energy (l’action progressait de plus de 5% ce matin) alors que la bataille qui s’annonçait avec le milliardaire Warren Buffet pour la prise de contrôle de Constellation* n’enthousiasmait guère les investisseurs.
Ce 24 septembre, les conseils d’administration d’EDF et de British Energy ont annoncé être parvenus à un accord qui met fin à un feuilleton de plusieurs mois. Lake Acquisitions Limited, filiale d’EDF S.A. s’engage à racheter la « totalité du capital social émis et à émettre de British Energy » sous la forme d’une offre au prix de 774 pence payables en numéraire pour chaque action ordinaire de British Energy et d’une « offre alternative partielle assortie de certificats de valeur garantie (CVR) » destinée « aux actionnaires ordinaires éligibles de British Energy qui pourront choisir de recevoir, si disponible, au titre de tout ou partie de leurs actions ordinaires de British Energy, 700 pence en numéraire et un Nuclear Power Note (émis par Barclays Bank PLC) par action ordinaire de British Energy. Les Nuclear Power Notes seront émis à un prix en numéraire payé au moyen de l’attribution par Lake Acquisitions des Certificats CVR Lake sous-jacents au profit de Barclays ».
Lake Acquisition a indiqué avoir déjà « reçu des engagements irrévocables (…) représentant au total 45,16 % du capital social élargi de British Energy ».

Pour Pierre Gadonneix, PDG d’EDF, « ceci représente une étape historique dans nos projets de développement stratégique en Europe et permet au groupe EDF de se développer de façon significative au Royaume-Uni, l’un de ses marchés clés. Pour British Energy, il s’agit de prendre place à l’avant-garde du Nouveau Programme Nucléaire au Royaume-Uni et au centre de la renaissance nucléaire mondiale».

De son côté, John Hutton, ministre britannique des Entreprises, a annoncé qu’EDF construirait quatre nouveaux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni. A « horizon 2023-25 », a précisé Vincent de Rivaz, directeur général d’EDF Energy, filiale du groupe français au Royaume-Uni.

Réaction négative en interne
Dans la foulée, des « élus et représentants syndicaux » ont rendu public un communiqué dans lequel ils évoquent un « achat à un prix démesuré (…) de nature à fragiliser les équilibres
financiers de l’entreprise ». Selon eux, les actifs de British Energy s’établissent à « moins de 5 milliards d’euros » – lorsque l’offre d’EDF valorise l’électricien britannique à 15,6 milliards d’euros.
Pour témoigner de leur « vive désapprobation à cette décision d’achat », les « élus et les représentants syndicaux (CFDT, CFECGC, CFTC, CGT, FO, SUD, UFICT-CGT) du comité d’établissement de la tête de Groupe d’EDF SA réunis ce jour ont décidé à l’unanimité de quitter la séance du CE ».

Actualisé à 14h25.

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* Vendredi 19 septembre, MidAmerican Energy Holdings Company, une des sociétés de Warren Buffett, avait fait part d’un accord pour l’acquisition du producteur d’électricité américain, la transaction représentant 4,7 milliards de dollars, soit 26,50 dollars par action.