« Je propose à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) un ajustement du Turpe (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) autorisant une augmentation de nos ressources de 15,1% sur la période 2009-2012 ». Cette déclaration de Michel Francony, président du directoire d’ERDF, dans une interview accordée au quotidien la Tribune confirme les propos tenus devant le comité central d’entreprise en juin dernier (cf. le compte-rendu de ce CCE ici).
Pour plaider sa cause, Michel Francony observe que « le Turpe, qui représente 46% du tarif réglementé pour les particuliers, n’a pas augmenté depuis le 1er janvier 2006 ».
Pour Michel Francony, il y a là une nécessité car « la qualité de la fourniture s’est dégradée significativement ». Un constat partagé par les collectivités locales, autorités concédantes, qui ont vu les investissements d’EDF (puis ERDF) chuter de manière drastique ces dernières années. Un constat que peut faire chaque usager subissant une coupure d’électricité dès que le vent souffle un peu fort… « Nous nous sommes fixé un plan de modernisation et d’amélioration de la qualité du réseau, un plan de 10 milliards d’euros entre 2006 et 2016 dont 2,3 milliards consacrés aux aléas climatiques majeurs, ajoute-t-il. L’enfouissement de 10.000 kilomètres de lignes par an fait partie de nos objectifs ».

Pour autant, cette augmentation n’est pas acquise. Selon la Tribune, la CRE « juge la demande de 15,1% sur quatre ans d’ERDF trop haute (et) préfère proposer ‘une augmentation de 8%’ en se basant sur le taux actuel de rémunération du capital investi et l’accroissement des charges de capital liées aux investissements prévisionnels ». Cette augmentation de 8% se traduirait pour les particuliers par une hausse du tarif bleu de 3,6% sur la période 2009-2012, calcule le journal. Et Michel Francony de mettre en avant les efforts de l’entreprise qu’il dirige: « Je ne demanderais pas une telle augmentation si ERDF n’avait pas avant tout procédé à un plan de réduction drastique de ses coûts ».