Vendredi 8 août, à Saint-Etienne-de-Tinée (Alpes-Maritimes), a été inaugurée une nouvelle pico-centrale électrique. Cette installation permet de distribuer de l’eau potable à Saint-Etienne-de-Tinée et à sa station de ski d’Auron, dont l’altitude diffère de 600 mètres. Une première en France.

Un peu d’histoire
En 1976, la station de ski d’Auron manquait d’eau, notamment aux périodes de vacances avec la surpopulation touristique. Pour y remédier, la municipalité de Saint-Etienne-de-Tinée réalisa un vaste projet consistant à capter l’eau très pure des sources de Claï, à 2 .00 mètres d’altitude en rive gauche de la Tinée, pour l’amener à Auron, à 1.600 mètres d’altitude en rive droite de la Tinée, au travers d’un vaste siphon dont le point bas se trouve à la traversée de la Tinée à 1.200 mètres d’altitude. Vous suivez ?
L’eau descend à partir des sources de Claï jusqu’à la Tinée, puis remonte à Auron, arrivant au point bas avec une pression de 70 bars. L’installation de deux réducteurs permit l’utilisation de cette eau de qualité supérieure aux habitants de Saint-Etienne-de-Tinée.

Réalisée avec le concours financier du Conseil général, cette Pico-Centrale permet de réduire la pression de l’eau à la place des réducteurs, par une turbine de 200 kW avec alternateur fournissant de l’énergie électrique.
Elle est l’unique canalisation en France où l’eau potable véhiculée est distribuée à deux entités – Saint-Etienne-de-Tinée et Auron – dont l’altitude diffère de 600 mètres, sert en hiver à l’alimentation des installations d’enneigement artificiel sur le domaine skiable d’Auron et, passant au travers d’une turbine, produit de l’électricité, dont la vente à EDF va créer un revenu à la Commune de l’ordre de plus de 100.000 euros par an.
L’eau étant destinée à l’alimentation en eau potable, toutes les pièces à son contact ont été réalisées en «acier inoxydable alimentaire» pour que sa pureté soit strictement conservée. Le projet a, par ailleurs, utilisé la canalisation existante, n’engendrant aucune atteinte à l’environnement, pas de fouilles, aucune canalisation visible, aucune modification au droit des sources qui se trouvent dans le Parc national du Mercantour.

Crédit photo: Georges Veran – Cg06