L’annonce d’une hausse des tarifs réglementés de vente d’électricité avait permis à EDF de finir dans le vert, hier, après avoir évolué en territoire négatif durant l’essentiel de la séance boursière. Les investisseurs ont amplifié le mouvement ce matin, achetant en masse une action plutôt délaissée ces dernières semaines. Vers 11 heures, l’action était même réservée à la hausse*, aux alentours de 57,85 euros, contre 53,55 en clôture la veille.
Les analystes de Dexia ont confirmé leur objectif de cours de 75 euros et conseillent l’achat de l’action EDF. Ils constatent que la hausse des tarifs intégrés atteint 4.4% (+8% tarif vert, +6% tarif jaune, +2% tarif bleu), ce qui s’établit au-delà des anticipations du marché – qui attendait une augmentation de 1.5% pour les tarifs aux particuliers et de 3.5% pour les clients industriels.
Cette hausse ne profite en revanche que fort modestement à Poweo (26,50 euros, soit + 0,76%) et GDF Suez (38,23 euros, + 1,41%).

* Une réservation à la hausse est une suspension temporaire de cotation liée à une trop forte augmentation du cours d’une action (+ 10% par rapport au cours d’ouverture) en raison d’un grand nombre d’acheteurs.

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Cette hausse ne fait évidemment pas que des heureux. A commencer par nos voisins britanniques. Selon le Times de Londres, ce sont les ménages britanniques qui payent pour leurs homologues français. Le quotidien rappelle qu’EDF energy a relevé de 22% ses prix anglais il y a deux semaines pour l’électricité, et de 17% sur le gaz. Selon des rapports cités par le journal (dont celui d’Energywatch), la dernière hausse outre-Manche entraîne une facture moyenne de 441 livres pour un britannique alors qu’un français paie 396 livres (soit 11,3% de plus pour nos voisins).
En France, le Parti socialiste a dénoncé « un coup dur pour le pouvoir d’achat des Français ».