Vendredi 20 juin 2008: la ville de Marburg, Allemagne, s’apprête à rendre le soleil obligatoire.
C’est aujourd’hui en effet que le conseil municipal de Marburg, ville médiévale et universitaire de quelque 80.000 habitants, décidera ou non d’adopter une « charte solaire » qui suscite un vif débat. La coalition sociaux-démocrates/Verts a en effet élaboré un texte qui prévoit que toute nouvelle maison construite devra être dotée de panneaux solaires à raison d’un mètre carré de cellules solaires pour 20 mètres carrés de surface. Ces installations photovoltaïques seront utilisées pour le chauffage et l’eau chaude. Mieux: Cette l’obligation sera étendue aux bâtiments existants, lors de tout changement de toiture ou de système de chauffage. Ce sont les propriétaires qui s’acquitteront du coût des travaux. Pour Franz Kahle, le maire, les dépenses s’établissent aux environs de 5.000 euros, une somme à examiner au regard des économies potentielles, notamment en raison de la hausse du prix des énergies fossiles.
Bien que le prix initial de l’amende prévue pour les contrevenants (15.000 euros !) ait été revu à la baisse (1.000 euros tout de même), la charte n’en reste pas moins contraignante. Au regard d’une telle mesure, notre Grenelle de l’environnement fait figure de « petit joueur ». De fait, les réactions sont virulentes à Marburg, qu’il s’agisse des propriétaires (« Ce n’est pas avec la contrainte qu’on arrive à quoi que ce soit », grogne l’association de propriétaires immobiliers Haus und Grund) ou des opposants politiques, à l’instar de Hermann Uchtmann qui parle de « dictature écolo » et déplore que « personne n’ose rien dire ».
En début d’année, le Bade-Wurtemberg (dirigé par les conservateurs) avait ouvert la voie en imposant aux maisons neuves une couverture d’un cinquième de leurs besoins en chauffage par des énergies renouvelables.
Quant à l’hebdomadaire Der Spiegel, il a fait observer que le maire était… locataire.