La Commission européenne a annoncé ce jeudi 22 mai l’ouverture d’une enquête approfondie visant à déterminer si Gaz de France a ou non abusé de sa position dominante dans le domaine de la fourniture de gaz naturel en France. Dans un communiqué, elle indique avoir « décidé d’ouvrir une procédure formelle antitrust contre l’entreprise gazière française Gaz de France pour une violation suspectée d’abus de position dominante et des pratiques restrictives ». Aucune date limite n’a été fixée à cette enquête, qui fait suite à des inspections menées en 2006 dans les locaux du groupe gazier. Celui-ci est soupçonné d’avoir restreint la concurrence en contraignant ses concurrents à réserver longtemps à l’avance des capacités de transport de gaz sur ses infrastructures ou en n’investissant pas suffisamment dans le réseau de distribution.
Dans un communiqué, Gaz de France a observé qu’il compte de « nombreux concurrents. 44 expéditeurs interviennent aujourd’hui sur le marché de gros en France ». Le groupe gazier fait aussi observer que ses concurrents « ont accès dans des conditions transparentes et non-discriminatoires (à ses) différentes infrastructures » ou à celles de ses filiales. Soulignant qu’en cas de difficultés, il leur est possible de saisir la Commission de Régulation de l’Energie et/ou les autorités en charge du respect des règles de concurrence, Gaz de France conclut en rappelant qu’ « aujourd’hui, aucune plainte relative à des pratiques anticoncurrentielles n’a encore été relevée ».
De son côté, Patrick Larradet estime qu’il s’agit pour Nelly Kroes « d’assurer la diversion médiatique » afin de mieux promouvoir la séparation patrimoniale. « Faut dire que cette enquête éventuelle prendra quelques temps pour établir la vérité. Et tant pis si Gaz de France est innocent ».
Un jeu de billard à trois bandes en quelque sorte.
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Cliché: EB.