La bourse du gaz, portée sur les fonts baptismaux par Powernext, soutenue par Gaz de France et la CRE, ne fait pas que des heureux: dans un communiqué, l’Union des des industries utilisatrices d’énergie (UNIDEN) dénonce « un mauvais coup porté à la compétitivité industrielle de la France ».
Rappelant que la France « importe la totalité de ses besoins en gaz, principalement via le monopole historique d’importation Gaz de France, dans le cadre de contrats long terme avec les producteurs », elle estime que « le prix de marché du gaz en France sur le long terme est donc le coût d’importation de GDF ». Dans ces conditions, pour l’Uniden, « créer un indice de marché, c’est faire disparaître cette référence aux coûts d’importation » et opter pour le court terme, lorsque les industries clientes ont besoin de faire des prévisions à long terme.
Elle rappelle que le « développement d’un mécanisme de marché pour l’électricité (a conduit) à une convergence des prix en Europe, à des cours erratiques et à une augmentation du prix du contrat de base annuel de 190% entre janvier 2003 et mai 2008 ».
Pour l’Uniden, il convient d’éviter une « dérive » semblable pour le gaz. Mieux, « la création d’indices boursiers est sans justification économique » assène l’union d’industriels gros consommateurs d’énergie. Elle ferait sans doute des heureux (les producteurs de gaz non européens) mais pourrait « mettre en péril la sécurité d’approvisionnement, en remettant en cause tout ou partie des contrats long terme «amont». »
Lire le communiqué de l’Uniden.
L’Uniden?
L’Uniden représente les intérêts des industries consommatrices d’énergie en France pour lesquelles la maîtrise des coûts énergétiques constitue un facteur essentiel de compétitivité de leurs activités. Elle compte 37 adhérents de secteurs variés : agro-alimentaire, automobile, chimie, ciments et chaux, électronique, énergie, métaux, papier, transport, verre. Ses entreprises membres représentent 70% de l’énergie utilisée par l’ensemble des industries françaises.