Maîtriser ses coûts énergétiques, valoriser les ressources de son territoire et l’inscrire dans la dynamique de la transition énergétique : autant de sujets auxquels les réseaux de chaleur et de froid apportent des réponses adaptées.

Grâce à ses compétences en matière de réseaux, chaque « territoire d’énergie », notamment ceux dotés de ressources locales (bois ou géothermie), ont d’ores et déjà intégré cette solution dans leur palette de services aux collectivités, s’appuyant aussi sur les ressources issues du fonds chaleur. Les villes disposent souvent des compétences internes pour porter ces projets, parfois complexes. En revanche, les communes plus petites n’ont en général ni moyens financiers, ni services techniques dédiés à de telles réalisations. Qui peuvent s’avérer complexes : chaque réseau de chaleur doit en effet être adapté aux dimensions locales des projets portés par les collectivités en fonction des besoins.

Comme dans d’autres départements (Allier, Creuse, Somme…) ou en Île-de-France, « territoire d’énergie Loire » constitue un bon exemple de la montée en puissance progressive d’une telle compétence. Démarré au début des années 2000, fondé sur les ressources locales – le bois représente plus d’un quart de la surface de la Loire. L’expertise dédiée permet d’assurer la maîtrise d’ouvrage, avec transfert de compétences à « territoire d’énergie Loire ». Ce dernier identifie et collecte les financements, loue l’installation et en garantit le suivi durant 20 ans. En outre, une part du loyer payé par les collectivités locales est destinée à provisionner le remplacement des installations. « Territoire d’énergie Loire a également créé une plate-forme de collecte coopérative du bois pour les collectivités qui le désirent. S’il s’agit de grands équipements (supérieurs à 1 MW), la solution retenue est celle de la délégation de service public, mais ce n’est pas le modèle le plus fréquent en milieu rural.

(c) territoire d’énergie Loire

Epinat, maire de Saint-Bonnet-le-Courreau
Comment votre commune a-t-elle décidé de se doter d’un réseau de chaleur ?
A l’occasion d’une rénovation, avec un changement de chaudière, la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau a sollicité « territoire d’énergie Loire » (alors le SIEL 42). L’idée était de passer à une chaudière utilisant des ressources locales (des plaquettes forestières). Dans le cadre de l’étude, le syndicat a mis en avant les gains potentiels, mais aussi les aides accessibles, et a conclu que la meilleure solution serait celle d’installer un réseau de chaleur afin de chauffer la mairie, l’école publique (trois classes), la salle polyvalente et l’ancien presbytère.

Que vous a apporté territoire d’énergie Loire ?
Le syndicat a réalisé l’ingénierie, mais aussi la maîtrise d’ouvrage et lancé les marchés nécessaires en termes d’équipements. Le dossier a été monté en lien étroit avec « territoire d’énergie Loire ». Comme il fallait creuser des tranchées pour les conduites d’eau chaude, nous en avons profité pour réaliser l’enfouissement des réseaux « secs » (électricité, etc.). La collaboration s’est bien passée, d’autant plus que nous avions l’habitude de travailler ensemble sur l’éclairage public. Depuis d’ailleurs, nous avons étendu le réseau au troisième niveau de la mairie (qui n’était pas concerné par la première tranche de travaux) au pôle de l’école maternelle, ainsi qu’à trois appartements dans l’école et l’ancien presbytère, portant ainsi le volume chauffé par la chaudière d’origine à 2 000 m³.

Autre avantage : si la chaudière doit être changée, comme le loyer comprend des provisions, la mairie n’aura pas à faire d’avance de trésorerie. En revanche, la commune se charge de l’approvisionnement en bois, utilisant des forêts locales, soit possédées en propre, soit via une entreprise locale, soit en l’achetant à une coopérative.

 

Réseau de chaleur-bois de Saint-Bonnet-le-Courreau
– Nombre d’habitants : 715 ;
– Puissance de la chaudière bois : 140 kW ;
– Consommation annuelle de bois : 55 tonnes ;
– Bois utilisé : plaquette forestière (25% d’humidité) ;
– Longueur du réseau de chaleur souterrain : 290 mètres ;
– Volume global chauffé : environ 2 000 m³ ;
– CO2 : 45 tonnes évitées chaque année ;
– Investissement total : 207 830 € HT dont 166 264 € HT en subventions (Ademe, Région Rhône-Alpes, Conseil général de la Loire).