Depuis quelques semaines, la rumeur court d’une OPA d’EDF sur Iberdrola, premier producteur mondial d’énergie éolienne. Hier, cette rumeur qualifiait l’annonce « d’imminente », ce qui faisait bondir de 2,5% le titre Iberdrola à la bourse de Madrid. Selon la presse, l’offre d’EDF s’établirait au cours de 12,5 euros par action, soit une prime de 18%, ce qui valoriserait le groupe espagnol à 56 milliards d’euros. Changement de scénario aujourd’hui 14 mars, puisque, selon les informations du quotidien espagnol ABC, Nicolas Sarkozy aurait convaincu Jose Luis Rodriguez Zapatero d’autoriser EDF à prendre une participation de 15 à 18% du capital du deuxième électricien espagnol en échange de… centrales nucléaires en France. Une perspective inattendue qui présente plusieurs avantages pour les deux parties. EDF pourrait s’installer sur le marché ibérique, ce qu’il espère depuis longtemps. De son côté, Iberdrola se renforcerait dans le nucléaire, énergie qui n’a guère les faveurs du gouvernement espagnol. En outre, cet accord éviterait à EDF de lancer un raid boursier, à la fois incertain et coûteux.
Ni EDF ni Iberdrola n’ont commenté cette nouvelle rumeur. Peu après l’ouverture des marchés, l’action Iberdrola perdait 0,47% à 10,59 euros, tandis qu’EDF progressait de plus 0,5 % à 60,55 euros. Au cours actuel, une prise de participation de 15% dans Iberdrola vaudrait environ huit milliards d’euros.
A savoir
En France, par sa filiale Iberdrola énergies renouvelables, le groupe espagnol exploite aujourd’hui 100 MW en Moselle, Bretagne et Midi Pyrénées, avec un portefeuille de projets de 500 MW.