Marénergie: porté par la société quimpéroise Hydrohelix Energies, le projet de démonstration d’une unité hydrolienne marine verra-t-il le jour?
Société reconnue dans le captage et la restitution d’énergie sur des sites naturels d’écoulement hydraulique, Hydrohelix a imaginé une succession de turbines reposant à 30 mètres de profondeur, pour capter l’énergie cinétique* des courants marins afin de la transformer en électricité. Un concept simple et séduisant qui, aujourd’hui, a dû revoir ses ambitions à la baisse, faute de financements. Initialement, le tour de table de Marénergie s’établissait à 10 millions d’euros. Malgré sa labellisation par le pôle Mer de Bretagne, ce tour de table n’a pu être bouclé.
On notera avec intérêt, selon Bretagne innovation, que la Grande-Bretagne a investi 140 millions d’euros dans des projets similaires.
Pas de quoi décourager pour autant Jean-François Daviau et Hervé Majastre, les initiateurs du projets. Pour démontrer l’intérêt du recours à l’énergie marine, Marénergie est, pour l’heure, transformée en projet expérimental: Sabella (avec une seule turbine). Actuellement en cours de finalisation, cette unique hydrolienne, construite en format réduit (échelle ¼), sera immergée le 1er avril prochain, dans l’estuaire de l’Odet, où elle passera quelques mois sous l’eau. Ainsi, des données sur son comportement et ses performances pourront être recueillies et analysées.
Pour Jean-François Daviau, le décret du 1er mars 2007 relatif au tarif de rachat de la production hydraulique d’électricité est source d’espoir. Il y voit une volonté politique réelle de favoriser l’exploitation de ces ressources sur le littoral de l’hexagone, tout en offrant aux énergéticiens et investisseurs une visibilité du marché et une appréciation de la rentabilité de cette filière énergétique.
La machine Sabella, financée à hauteur de 40% par la région Bretagne, le conseil général du Finistère, les communautés de Brest et Quimper, ainsi que l’Ademe, sera présentée au public les 29 et 30 mars prochains, sur le Quai du Commandant L’Herminier, à Bénodet (Finistère). Avant de plonger dans l’océan, deux jours après…
*L’énergie cinétique aussi appelée dans les anciens écrits vis viva, ou force vive.