Hier, 19 juin, Ségolène Royal confirmait l’annulation de la hausse des tarifs de l’électricité de 5 % au 1er août 2014 (qui résultait d’un arrêté de 2013), rappelant que le principe d’un « nouveau mode de calcul est inscrit dans le projet de loi de programmation pour nouveau modèle énergétique français. »

Cette annonce fait rapidement chuter le cours de l’action EDF à la Bourse de Paris, qui passe de 26,5 euros (cours de clôture du 18 juin) à 23,45 euros (plus bas du jour le 19 juin). Soit à peu près 3 euros de perdus. EDF comptant 1.860.008.468 titres, la capitalisation boursière fond donc de 5,67 milliards d’euros en quelques heures… Dont 4,78 milliards pour l’Etat qui en détient près de 85%. 

Dans la journée, sollicité par Les Echos, « un proche du Premier ministre Manuel Valls, apparemment soucieux d’éteindre l’incendie, a fait état (…) d' »une hausse modérée », mais inférieure à 5%, des tarifs pour les abonnés d’EDF en septembre ou octobre. » Le cours de l’action se reprend et EDF termine la journée en recul de 7,69% à 24,60 euros. Ce 20 juin, vers 13h, à 24,23 euros (- 1,5%), la chute a repris, les marchés détestant les incertitudes.

Hors ex-Palais Brongniart, l’annonce a également suscité des réactions du petit monde de l’énergie. L’UFC que choisir a fait part de sa « réelle satisfaction », invitant la ministre de l’Ecologie à « border juridiquement » cette décision « par une réforme concertée de la méthode de calcul, pour éviter de nouveaux camouflets juridiques aux conséquences désastreuses pour les consommateurs » (coucou le Conseil d’Etat).

Satisfaction également du côté de Jean Gaubert, médiateur national de l’Energie qui « avance des pistes » pour cette réforme tarifaire. Il propose à cet effet de revoir le Turpe, considérant « que le taux de rémunération des capitaux des opérateurs publics de transport et de distribution d’électricité reste très élevé (7.25% avant impôt), alors que les taux d’intérêt actuels du marché sont très bas. » Pour le MNE, « cette sur-rémunération des capitaux, pour une activité de service public sans risque, alourdit inutilement le TURPE, qui représente près de la moitié de la facture (HT) d’électricité. » Il conviendrait également de mieux connaître « les coûts dits commerciaux d’EDF qui sont pris en compte pour le calcul des tarifs réglementés. » Enfin, il suggère un regroupement annuel des évolutions tarifaires de l’électricité le 1er août.