Nous publions ci-après des extraits des débats de Gazélec Toulouse.
Groupements de commandes
Stéphane Oulié, directeur du SDEEG 33 et coordonnateur du groupement de commandes d’achat de gaz pour les acheteurs publics des 5 départements de la région Aquitaine: « Au départ, on était inquiets et on se posait la question de savoir comment on pouvait remplir cette nouvelle obligation. En discutant avec les autres AODE, on a vu qu’il y avait une opportunité à la fois pour faire des économies et apporter un véritable service aux communes. Avec notre cahier ders charges, on souhaite apporter de véritables plus-values en termes de services. Aujourd’hui, nous avons dépassé les 450 adhérents au groupement, ce qui représente plus de 2.000 points de livraison. Les marchés seront publiés en juillet, pour une attribution en septembre et basculement entre novembre et décembre. »
Marie-Christine Muelas, directrice du Patrimoine au Conseil général de l’Aude: « Nous avons un marché de 16 GWh, dont un tiers pour le Conseil général et deux tiers pour les collèges. Le marché doit être lancé au mois de juillet, pour pouvoir basculer dès janvier 2015. Il y a aussi un projet avec le SYADEN, le syndicat intercommunal qui prépare un groupement pour les communes, pour faire d’ici un an ou deux, un groupement élargi. Cela doublerait les volumes. »
Arnaud de Carmantrand, directeur clients publics à GDF Suez énergies France: « la massification n’a pas d’impact sur les coûts. A court terme, ça peut en avoir… En tout cas, ça ,n’a pas d’impact sur la formation des prix. »
Réginald Thiébaut, directeur des ventes entreprises et marchés publics chez ENI France: « il y a de bons et de mauvais groupements. Il faut challenger son fournisseur sur sa capacité à répondre aux critères techniques – qui pèsent souvent 30% du critère d’évaluation. Les groupements qui seront bien montés et travaillés auront de bonnes réponses des fournisseurs alternatifs. Il est important d’avoir de bons échanges entre acheteurs et fournisseurs au préalable. »
Stéphane Oulié: « On a une certaine unité des besoins. D’abord parce qu’il s’agit essentiellement de collectivités locales et des établissements MIG. En termes de prix, on n’a pas souhaité aller sur de l’indexation trop complexe car ce n’est pas notre métier. On a opté pour les prix fixes, ce qui nous permet de bien préparer nos budgets. On a bien sûr rencontré des fournisseurs, pour prendre le pouls et bien calibrer notre marché. Dans les budgets des collectivités, qui sont de plus en plus contraints, des économies sur les achats d’énergie seraient bienvenus. »
Cyril Vincent, chef du pôle énergie à Gaz de Bordeaux: « un groupement bien constitué attire davantage de fournisseurs. Mais l’effet prix est à relativiser. »
Eric Gautier, acheteur au Groupe Cahors: « Mes interrogations? Le bon moment pour basculer. Je suis les offres, au jour ou à la semaine et je m’interroge. Je me pose aussi la question de la durée: un, deux, trois ans? »
Réginald Thiébaut: « le gaz, c’est comme la bourse. si vous attendez de toper une action au plus bas, vous l’attendez encore 15 ans après. Et vendre au plus haut, c’est pareil. En ce moment, le marché du gaz est assez bas… Il faut se fixer une limite, un bloc… »
Arnaud de Carmantrand: « Il faut s’interroger sur le process. Ai-je envie de changer de prix chaque année? Ou plutôt de m’inscrire dans la durée? Il faut aussi s’interroger sur les accords-cadres et donner de la souplesse pour que la partie technique ait un impact sur les marchés subséquents. »
Cyril Vincent, chef du pôle énergie à Gaz de Bordeaux: « Au-delà du choix du moment, il y a aussi la solution de partir avec un prix indexé sur le marché et, au fur et à mesure, d’effectuer des swaps en fonction du marché… »
Marie-Christine Muelas: « la note technique sera intégrée dans la seconde phase, celle des marchés subséquents. Il faut le prévoir dans le règlement. »
Stéphane Oulié: « tous les syndicats départementaux d’énergie ont, outre le service achats, des personnels qualifiées pour la maîtrise de l’énergie et le développement des énergies renouvelables. Ce sont des bons outils pour l’efficacité énergétique. »
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Offre transitoire
Sur l’offre transitoire, Julien Tognola (DGEC), a indiqué qu’il s’agissait d’une « offre de secours et non de confort », car conçue « pour éviter les ruptures de fourniture. » S’agissant des acheteurs publics, il n’est pas possible « en principe de s’exonérer de la mise en concurrence. »
Représentant de la Région Rhônes-Alpes: « après son premier appel d’offres, l’UGAP s’apprête à lancer une deuxième vague. Ce marché va « déborder sur la période de l’offre transitoire… Il y aura sans doute beaucoup de petites collectivités concernées. Que va-t-il se passer? »
Julien Tognola (DGEC): « anticiper, c’est le seul conseil que je peux donner… Il y a une vraie fragilité juridique pour les acheteurs publics. »
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Gaz: marges fondantes
Jean-Luc Rosier, directeur des ventes à GDF Suez énergies France: « les marges ont fondu et vont continuer de fondre en gaz. » Le groupe entend se développer dans l’électricité, proposant par exemple des offres duales.
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Un fournisseur, deux énergies?
L’offre duale? « Non, clairement, on n’est pas intéressés », explique un représentant de l’entreprise de logistique Norbert Dentressangle, (pour l’électricité un marché de 7 millions d’euros, avec appel d’offres en cours pour 80 sites). « On cherche le meilleur dans chaque énergie. On verra si un fournisseur peut nous démontrer l’intérêt d’une telle offre. »
Même désintérêt pour Eric Gautier, acheteur au Groupe Cahors: « je découvre l’existence des offres duales. Clairement, non, ça ne nous intéresse pas. »
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Acheter de l’énergie et du conseil
Djamil Abdelaziz, responsable du secteur maintenance au CHU Toulouse (100 GWh. A déjà lancé un appel d’offres (déclaré sans suite, faute d’offres concurrentielles). « Est-ce que je dois acheter du MWh ou de la performance énergétique? Notre consommation d’électricité augmente d’année en année… Il est inutile de se focaliser sur l’achat de l’énergie si on ne s’interroge pas en parallèle sur la façon dont on la consomme… » La modernisation d’un CHU, avec de nouveaux équipements, entraîne mécaniquement une hausse de la consommation d’électricité de 5% par an. « Doit-on acheter du volume ou un profil de consommation? »
Représentant de l’Aéroport de Toulouse Blagnac (30 GWh d’électricité, consommation plutôt stabilisée): « quand on lance une consultation, on attend le meilleur prix mais on a aussi une réflexion interne sur la maîtrise de l’énergie. On a des compétences internes. Acheter le KWh au prix le plus bas, c’est bien, mais s’il est mal utilisé, ça ne sert à rien. »
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Accès aux données de consommation
Michel Crémieux (Enel): « avant, c’était payant chez EDF. Maintenant, c’est gratuit mais on nous envoie quand même une facture. »
Marc Kugler, directeur EDF direction commerce sud-ouest: « Au 1er août 2014, les données seront fournies gratuitement aux clients qui le demanderont. Ce sera au catalogue des prestations d’ERDF. »
Sylvain Gomont, directeur commercial d’Alterna: « Si vous avez des points 10 minutes, c’est très utile. Mais attention, les trois quarts des sites ne disposeront que du feuillet de gestion. »