Nous reproduisons ci-après, avec leur aimable autorisation, un compte-rendu petit déjeuner débat Bip-Enerpresse, consacré à l’autoconsommation.

« L’autoconsommation, c’est loin d’être automatique

Approfondissement du sujet, simulation des modèles économiques,
expérimentations, etc. Si le groupe de travail sur l’autoconsommation piloté par la DGEC a défriché le terrain, aucun modèle n’est encore arrêté pour développer cette solution décentralisée. Le sujet s’avère complexe d’autant que la France plaide pour mettre en place un système où « on cherche à avoir la concomitance entre production et consommation locales », a indiqué Damien Siess, directeur-adjoint de la Direction production et énergie durable de l’Ademe, en ouverture du débat BIP-Enerpresse qui s’est tenu mardi. Le groupe de travail (GT) – «groupe technique et non décisionnel», a prévenu Damien Siess – doit remettre ses conclusions en juin. Très tôt les travaux se sont axés sur le solaire photovoltaïque même si les modèles économiques présentés peuvent s’appliquer à d’autres techniques. Et manifestement, les participants au GT font preuve de «modestie et d’humilité» sur ce dossier, comme l’a souligné Damien Mathon.

Aussi le SER plaide pour «une expérimentation dans le tertiaire et l’industrie via la mise en place d’un système d’appel d’offres sur des mécanismes de valorisation spécifique de la production autoconsommée bien séparé du système existant, explique le délégué général du Syndicat des énergies renouvelables. On ne peut pas substituer un système pour l’autoconsommation au système existant sans craindre un énorme trou d’air.»

Du côté de l’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), qui a présenté au GT le 7 mai un modèle économique, si «les expérimentations (via des AMI) pour valider les modèles d’affaires économiques et opérationnels de gestion de la production décentralisée, en partie, autoconsommée» sont une bonne façon de progresser, son président, Fabien Choné, insiste pour que le modèle s’applique très rapidement aussi au diffus. « Il y a un vrai risque de développement sauvage de l’autoconsommation», a-t-il souligné. Il est donc nécessaire de définir un encadrement du développement de cette solution. Reste que cet encadrement pourrait remettre en question – ou enfin permettre de corriger – le système actuel. «À coût équivalent pour la collectivité, l’enjeu est bien d’arriver à réduire l’impact sur le réseau», a indiqué à plusieurs reprises lors du débat Fabien Choné.

Sur quoi Jean-François Raux a enchaîné en expliquant que le débat sur l’autoconsommation est intéressant dans le sens où il «pousse le raisonnement classique centralisé à la limite». Pour le délégué général de l’Union française de l’électricité (UFE), le problème central est celui de « l’assurance de continuité de fourniture du client final ». Ce qui renvoie à l’articulation du système entre le local, le régional, le national et l’européen.

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Crédit photo: le lombrik.net (on adore)