Deux analyses divergentes de l’accord d’EDF avec Centrica concernant la cession de 20% de British energy méritent d’être comparées.
Pour le courtier CM-CIC Securities, il s’agit d’une bonne opération financière pour EDF. Dans une note publiée le 13 mai, il estime en effet que « le groupe a très habilement déguisé un risque de dépréciation sur sa participation dans British Energy en surpayant la part de Centrica dans le fournisseur d’électricité belge SPE ». La décote est finalement limitée à 6% – ce qui supprime le risque d’une dépréciation ultérieure. CM-CIC Securities conseille donc d’acheter des actions EDF en se fixant un objectif de cours de 41 euros.
Approche divergente (mais pas totalement) du côté de Philippe Pesteil, administrateur salarié CFDT d’EDF, qui estime que cet accord « alourdit encore la note de British Energy, donc l’endettement d’EDF, donc pourrait générer de nouvelles cessions d’actifs ». Rappelant qu’EDF a « payé British Energy 13,520 milliards d’euros (et qu’au moment de cette acquisition) il avait été dit que le partenaire (Centrica) reprendrait 25% de British Energy, au prix où EDF l’avait acheté (774 p/action) », Philippe Persteil indique que « cela représentait donc un retour attendu pour EDF de 3,380 milliards d’euros ».
Il sort alors sa calculette. L’accord conclu lundi avec Centrica « prévoit le rachat de 20% (manque à gagner de 676 millions d’euros) et une remise de 6% sur le prix d’achat (manque à gagner de 203 millions d’euros). Si on enlève la part que Centrica prend sous forme de Contingent value rights (CVR) qui représente 92 millions d’euros, le manque à gagner final est donc de : 676 + 203 – 92 = 787 millions d’euros tout de même ».

Pour l’instant, la bourse écoute plutôt le CIC. Vers 11h50, le titre progresse de plus de 2,07%, à 37,72 euros.