Après une brève incursion dans le vert, l’action EDF baisse à nouveau ce 12 mai à la bourse de Paris, perdant 1%, vers 10 heures, après un plongeon spectaculaire de 5,62%, hier. En cause, l’accord signé avec Centrica qui est, selon les investisseurs « manifestement à l’avantage » de ce dernier, lequel « a obtenu de n’acheter que 20% de British Energy, et non 25% comme prévu, à un prix réduit. En acceptant de réviser à la baisse ses prétentions, EDF admet indirectement qu’il a peut-être payé un peu trop cher sa conquête du Royaume-Uni » (AOF) .

Outre-Quièvrain, l’achat de 51% de SPE (Luminus) suscite quelques grognements. Hier, Vincent Van Quickenborne, ministre de l’Entreprise, a affiché son mécontentement et a demandé une enquête de la Commission européenne sur la prise de contrôle par le français EDF du numéro deux belge de l’électricité. Observant qu’EDF (pour SPE) et GDF Suez (pour Electrabel) avaient le « même actionnaire, l’Etat français (…), le ministre a exprimé son souci par rapport à la concurrence sur le marché belge de l’électricité », a indiqué un porte-parole.
Selon le quotidien De Tijd, les actionnaires minoritaires (communes et institutionnels) s’ils optent pour la vente de leurs actions à EDF, recevraient environ un milliard d’euros, car l’offre valorise SPE à un prix record de 2,6 milliards d’euros. Ils peuvent aussi choisir de garantir l’ancrage belge de SPE…

Dans la presse, l’endettement d’EDF ainsi que sa stratégie de développement posent question. Dans les Echos, on observe que, depuis l’élection de Barack Obama, les projets nucléaires sont en stand-by. Tout en notant qu’avec un « endettement qui explose de 50 % en un an, la firme se retrouve devant la contrainte forte de devoir céder des actifs, peut-être français, et probablement de faire appel à l’épargne. Espérons que ce ne sera pas, comme trop souvent, au contribuable, puis au consommateur français, de régler la note des ambitions internationales de son champion ».

Les rumeurs de cession des activités de distribution britanniques d’EDF ont suscité l’intérêt de 3i infrastructure, un fonds d’investissement. « Nous sommes intéressés par les réseaux de distribution et étudions un certain nombre d’opportunités dans le secteur », a déclaré Cressida Hogg, Managing partner de 3i.

Et aussi
EDF devait publier son chiffre d’affaires du premier trimestre ce matin. Mais cette publication est reportée après la clôture de la Bourse en raison d’un « problème informatique ».